lundi 6 février 2017

L'Idée ridicule de ne plus jamais te revoir : "Cette personne qui occupait tant d'espace dans le monde, où est-elle passée ?



Il y a des livres qui nous attirent comme ça, de loin, parce qu'ils ont un joli titre, une belle couverture, mais on ne prend pas le temps de regarder de quoi il parle ... On passe à côté ... Et puis, grâce à quelques avis élogieux (dont celui de Céline, merci à elle !) , je me suis enfin penchée sur ce petit livre, ni tout à fait un récit, ni tout à fait un roman.

Et il m'a touchée en plein coeur ...



Livre sur le deuil, celui de l'auteur pour l'homme qu'elle aime, celui de Marie Curie pour Pierre Curie, ce texte foisonnant aborde beaucoup d'autres thèmes : celui des découvertes scientifiques, à travers un récit de la vie des Curie (passionnante !), celui du féminisme, par le biais des combats de Marie Curie, ses prix Nobels, sa maternité difficile, sa relation avec son époux, sa vie amoureuse, sa place de femme, de scientifique, de mère, dans une société du début XXème siècle, ...

Je ne connaissais quasi rien de Marie Curie, mais ce livre m'a fait découvrir une femme passionnante et passionnée, incroyablement forte, qui dévoua sa vie à la science, jusqu'à ce qu'elle en meurt (soumise toute sa vie à la radioactivité, ça ne pardonne pas). Rosa Montero insère dans son livre des passages du journal de Marie Curie, qui sont magnifiques, et parvient à reconstituer un portrait tout en nuance de cette femme si célèbre et pourtant méconnue.

Mais, ce qui m'a le plus touchée, c'est l'écriture de Rosa Montero, et toute sa réflexion autour du deuil d'un être cher, bouleversante. J'aurais voulu recopier des passages entiers, incroyables de vérité, d'humanité, où chacun ne peut que se retrouver.




Quelques réflexions sur la littérature m'ont également touchée, comme celle-ci :

"Nous avons tous besoin de beauté pour que la vie soit supportable. Fernando Pessoa l'a très bien exprimé "La littérature, comme toute forme d'art, est l'aveu que la vie ne suffit pas.". Elle ne suffit pas, non. C'est pour ça que je suis en train d'écrire ce livre. C'est pour ça que vous êtes en train de le lire."

Un tout petit bémol, juste pour râler : je n'ai pas compris l'intérêt des hashtags, disséminés partout dans le livre ...

Mais, à part ce détail, j'ai eu un réel coup de coeur pour ce livre, sa réflexion, son portrait de femme(s), et son écriture incroyable de beauté.

Le titre résume extrêmement bien ce sentiment que l'on doit éprouver face au deuil de l'être aimé, ce choc, cette idée littéralement inconcevable et ridicule, de ne plus jamais la revoir ...


"L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir", Rosa Montero, Points, 2016

1 commentaire:

  1. C'est une de mes auteurs préférées, j'en ai tout lu de traduit (sauf un) et je garantis, pas de hashtags.

    RépondreSupprimer

Laissez-moi un petit mot ;-)