jeudi 30 mars 2017

"Si on peut laisser la tristesse dans l'herbe derrière soi, il faut le faire" - Le livre de Perle



Sur le stand Gallimard de la Foire du livre de Bruxelles, il y avait cette jeune libraire qui, enthousiaste, parlait avec émerveillement du "Livre de Perle" et qui m'a convaincue de l'acheter. Elle m'a dit que j'allais être éblouie, m'a parlé de ce grand-père qui avait acheté le roman pour sa petite-fille et qui, l'ayant ouvert et lu en une soirée, était revenu le lendemain prendre un exemplaire pour lui.

Je lui ai fait confiance car je fais pareil dans mon boulot de bibliothécaire, je conseille les gens sur les livres qui en valent la peine, et j'ai reconnu dans ses yeux cette petite flamme de passion qui m'a convaincue ...


"Tombé dans notre monde une nuit d'orage, un homme emprunte le nom de Joshua Perle et commence une vie d'exilé. Cette nouvelle vie fugitive, déchirée par un chagrin d'amour, est aussi une quête mystérieuse.

Au fil du siècle, Perle rassemble un trésor pour défaire le sort qui l'a conduit loin de chez lui. Mais ceux qui l'ont banni et le traquent le laisseront-ils trouver le chemin du retour?

Perle a-t-il raison de penser que la fille qu'il aime l'attend toujours là-bas?"



Ce roman m'a complètement transportée. J'ai adoré les personnages, surtout celui de Perle bien sûr, et j'ai trouvé l'histoire fascinante et terriblement belle. Le monde qu'a créé Timothée de Fombelle est un monde magique, merveilleux dans son sens littéral, où les fées côtoient les princes, un monde châteaux, de dragons, et de combats. mais l'auteur place aussi son histoire à l'époque de la seconde guerre mondiale, et mêle au merveilleux le décor terrible du Paris occupé, et des camps de prisonniers.

Un peu énigmatique et embrouillée au début, l'intrigue déroule peu à peu ses fils et nous attire, nous envoûte. Je suis tombée sous le charme de ce monde onirique, et surtout de la la plume enchanteresse de Timothée de Fombelle, qui m'a émerveillée. Poésie, douceur, c'est beau comme un conte, comme une légende, et c'est un livre qui, bien que classé en jeunesse, pourra toucher au coeur bon nombre de lecteurs de tous les âges ...

Un roman qui s'est fait une douce petite place parmi mes livres préférés, et dont les personnages résonnent encore en moi. Un livre impossible à oublier. Un coup de coeur !

"Le livre de Perle", Timothée de Fombelle, Gallimard jeunesse (dispo en poche "Pôle fiction")

lundi 20 mars 2017

Un fils parfait, Mathieu Menegaux




La quatrième : 

Maxime, enfant unique d’Élise, a tout du fils parfait : brillantes études et carrière fulgurante ; c’est un mari aimant comme un père attentionné. Un jour, sa femme Daphné va découvrir la faille dans ce tableau idyllique. Le conflit est inévitable : il sera sans merci.

Jusqu’où une mère doit-elle aller pour protéger ses filles et faire valoir ses droits, alors que personne n’accepte de la croire ?
Inspiré d’une histoire vraie, Mathieu Menegaux nous livre ici le récit du combat d’une mère contre la machine judiciaire.


Ayant vu passer beaucoup d'avis positifs sur pas mal de blogs, j'ai eu l'occasion de lire ce roman et je l'ai dévoré en une après-midi. J'ai été happée par l'histoire même si j'avais deviné quel en était le sujet. La forme choisie par l'auteur de nous conter l'histoire à travers une lettre à la belle-mère est originale, et dépasse ainsi la simple intrigue pour proposer une réflexion sur l'amour maternel : celui de Daphné qui est prête à tout pour protéger ses filles, et celui d'Elise, la mère de Maxime, pour ce monstre déguisé en fils parfait (même si il nous manque son point de vue).

L'aspect du combat de Daphné contre la justice censée protéger ses enfants est effrayant : très documenté sur les procédures judiciaires françaises et basé sur un fait réel, le roman effare le lecteur, en empathie avec cette mère désespérée et confrontée à la bêtise et l'obstination des policiers et juges, aux magouilles et copinages, et qui se retrouve dans une position de suspecte, alors qu'elle vient chercher de l'aide pour protéger ses enfants.

J'ai donc apprécié cette lecture, tout en regrettant que l'auteur n'aie pas approfondi le personnage de Maxime : j'ai eu la sensation que tout se passait trop vite, et j'aurais apprécié que l'on creuse un peu plus ce personnage, que l'on voie ses réactions à tout ce qu'il se passe. Le format "lettre à" ne permet évidement que le point de vue de Daphné, alors que le roman aurait peut-être gagné en profondeur si on avait eu aussi celui d'Elise, au moins à la fin ...




"Un fils parfait", Mathieu Menegaux, Grasset, 2017

mercredi 15 mars 2017

"Les sept petits grognons", pour les matins difficiles


Coup de coeur immédiat sur le stand Mijade de la Foire du livre de Bruxelles, cet album ne peut que parler à toutes les mamans ...

Tous les matins, la maman de ces sept petits garçons ( sept !!!) se lève la première, de bonne humeur, le sourire aux lèvres, et va ouvrir doucement les rideaux de la chambre de ses petits chéris, en leur chantant une douce chanson pour les réveiller ... et ne récolte que grognements, soupirs et mauvaises têtes.

Qu'importe, elle leur prépare à tous un fabuleux petit déjeuner, saupoudré de mots doux ... dans le chahut et la bataille générale ....





Et puis, un matin, c'est au tour de maman de se lever du mauvais pied. Pas de chanson douce, ni de volet doucement levé ce matin- là ....




Pas de petit déjeuner parfait non plus ....



Toute la journée, nos sept petits grognons s'inquiètent : maman serait-elle devenue folle ? est-elle malade ? Que faire ? Et puis, ils ont une belle idée ... Le lendemain, se sont eux qui se lèvent en premier, et qui réservent un joli réveil à leur maman ! A quoi ressembleront les matins, désormais ?




J'aime beaucoup les illustrations d'Estelle Meens, dont je vous ai déjà parlé ici et le thème de cette histoire me parle, comme il parlera à toutes les mamans chez qui les matins sont un peu difficiles (pas besoin d'avoir sept enfants pour vivre ça !).

Un gros coup de coeur, que j'ai embarqué à la maison dans le but évident de faire passer un certain message à mes petits grognons à moi ...





"Les sept petits grognons", Sylvie de Mathuisieulx et Estelle Meens, Mijade, 2017

lundi 13 mars 2017

"Le nouveau nom", Elena Ferrante


J'ai enfin lu ce deuxième tome de "L'amie prodigieuse",  qui traînait dans ma PAL depuis des mois, encouragée par Céline, qui avait beaucoup apprécié cette suite.

Sous-titré "Jeunesse", nous suivons Lila et Elena adolescentes et jeunes adultes, tout de suite après le mariage de Lila avec Stefano, plutôt désastreux. Les deux amies passent un été ensemble au bord de la mer, où elles retrouveront Nino Sarratore, dont Elena est secrètement amoureuse depuis l'enfance.

Que dire sur ce roman qui n'aurait pas été dit sur 1000 autres blogs ?

J'avais été d'abord enthousiasmée puis ennuyée par le premier tome, et j'ai donc retardé ma lecture de celui-ci. Mais j'ai été assez vite emportée par cette suite, où les événements s'enchaînent, où il y a moins de longueurs, et j'ai finalement dévoré les 500 pages en quelques jours.

Lila est vraiment pour moi un personnage à la fois fascinant et très antipathique et j'ai été plusieurs fois énervée par la narratrice Elena et sa passivité face à son amie volcanique. Elena est spectatrice de sa vie, laisse passer les occasions, et Lila est ce genre d'amie qui vous bouffe, devant qui l'on s'efface.

Il paraît que le troisième tome qui vient de sortir, "Celle qui fuit et celle qui reste", est le meilleur et le plus passionnant, et j'ai hâte de le lire. j'espère qu'Elena s'y affirmera un peu plus ...


Une petite chronique éclair et brouillonne car ce roman m'a laissée dubitative : j'ai apprécié sa lecture, mais j'ai la sensation de n'avoir pas grand-chose à en dire. La passivité de la narratrice, le caractère de Lila, l'impression que la violence conjugale est omniprésente et banalisée, plusieurs éléments m'ont rebutée, mais au final, j'ai tout de même été emportée par l'histoire et j'attends de lire la suite, sans toute fois comprendre, je l'avoue, que l'on porte cette saga aux nues ...

L'anonymat d'Elena Ferrante et la passion que ce mystère suscite n'y seraient-il pas pour quelque chose dans cet engouement ? ....



"Le nouveau nom", Elena Ferrante, Gallimard (disponible en poche chez Folio)